Je travaille dans la chimie

Je suis actuellement agent de conditionnement sur la ligne de fabrication « parfumerie ». Au quotidien, je fais des fards à paupière. Mon travail consiste à mettre les différents fards – en poudre ou semi-liquide – qui arrivent en seaux dans des petits godets. J’ai été embauchée par Parfums Christian Dior il y a 3 ans, après une période en intérim. Quand mon manager m’a proposé de préparer le CQP de conductrice de ligne de conditionnement des industries chimiques, j’ai tout de suite accepté, malgré une petite appréhension. À 44 ans, je n’avais pas suivi de formation depuis longtemps, donc j’appréhendais un peu. Mais rapidement, mes craintes ont été levées.

Durant 8 mois, à raison d’une semaine par mois, j’ai donc suivi la formation « gestion des compétences » dispensée par un formateur externe. Il s’agissait de modules sur le développement personnel, la qualité, l’hygiène et les techniques de conditionnement. Passionnant. En parallèle, j’ai préparé un dossier CQP dans lequel je me suis présentée en relatant ma formation initiale, mes expériences passées et les techniques de mon métier.

Le jour du passage du CQP, deux évaluateurs – un interne et un externe – m’ont accompagnée sur une ligne de production. J’ai décrit le fonctionnement de la ligne poste par poste en y intégrant ce que j’avais appris en formation. Nous nous sommes ensuite rendus dans une salle pour des questions complémentaires. Et trois semaines après, j’ai appris que j’avais décroché le CQP de conductrice de ligne de conditionnement des industries chimiques. C’était un grand défi personnel et professionnel. Cela m’a redonné confiance en moi et c’est également une grande preuve de reconnaissance de mon travail auprès de mes supérieurs.

Aujourd’hui, mon travail a davantage de sens car j’en connais bien les tenants et les aboutissements. J’encourage tous les salariés concernés à relever ce défi, ce n’est que du positif.

Que représente pour vous les CQP des industries chimiques ?

Il m’arrive souvent, à l’occasion de manifestations autour de l’emploi et la formation (forum emploi, session de recrutement, …) de faire la promotion des CQP, de notre secteur d’activité et des entreprises de notre branche, à des demandeurs d’emplois, des jeunes salariés, ou des salariés en poste. Le CQP est un formidable outil d’insertion et de reconnaissance dans les industries chimiques. Et à titre personnel, les échanges que je peux avoir avec les candidats, les évaluateurs métiers, les interlocuteurs des entreprises, ont un impact direct sur mon management au quotidien avec les équipes.

Que se passe-t-il quand une entreprise vous sollicite pour une évaluation de compétences ?

En Alsace, il existe un « réseau » d’évaluateurs habilités pour les différents CQP des industries chimiques. Ce fonctionnement permet de dynamiser d’avantage, le dispositif et nos missions autour des CQP. Lorsque j’interviens dans une entreprise de ma région, pour évaluer un ou plusieurs candidats, l’entreprise qui m’a accueilli et qui a des évaluateurs habilités, intègre le réseau. Lorsque mon entreprise voudra à son tour évaluer des candidats, elle pourra si elle le souhaite, solliciter un évaluateur de ce réseau. Quelques jours avant mon intervention, je prends connaissance des documents que m’envoie l’entreprise, le niveau de sécurisation du site, un dossier technique du candidat à évaluer, le dossier du candidat (outil n°6). Ces différents documents me permettent de préparer au mieux mon intervention.

Comment utilisez-vous les outils d’évaluation ?

Les référentiels et les outils que nous avons à notre disposition, sont dans un premier temps rigoureux et complexes à manipuler mais très vite (après notre première évaluation), nous voyons que ces outils, nous permettent de nous adapter à différentes situations que nous pouvons rencontrer lors d’une évaluation (le niveau de sécurité des sites, la taille de l’usine, le type de produit fabriqué, conditionné, …) et à différents candidats. Plus nous évaluons, plus il est simple d’utiliser ces documents.